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Notre confrère Gilles Kerdreux, journaliste et artiste, nous a quittés... |

Un chapeau, des lunettes, un café... Gilles au travail. © DR
Pilier du service Culture, notre confrère Gilles Kerdreux n’est plus. Depuis plus de trente ans à Ouest-France, il était reconnu pour ses qualités humaines et journalistiques.
Notre collègue et ami Gilles Kerdreux nous a quittés au petit jour, dimanche 17 septembre 2023. Il avait 60 ans. Depuis deux ans, il se battait avec une force désarmante contre un cancer.
Le journalisme coulait dans ses veines. Après des premiers pas au Télégramme et à Radio France, il avait entamé, en 1991, une carrière à Ouest-France. Gilles connaissait sa Bretagne par cœur et c’est lui que la rédaction du Monde appelait pour mieux comprendre des événements régionaux.
Quand il arrivait au journal, Gilles avait non seulement lu l’actu du jour, mais en plus, il avait déjà une bonne idée de ce qu’en pensaient les gens. Parce qu’il était d’abord passé prendre un petit noir dans un café pour humer l’air du temps.
Né à Dakar, au Sénégal
Il était né à Dakar, au Sénégal, où son père, marin, avait jeté l’ancre. Quelques jours après, la famille rejoignait la France. Peut-être est-ce pour cela que Gilles aimait tant les gens d’ici et d’ailleurs ? Il adorait voyager, s’imprégner de toutes les cultures, s’immerger dans des vies inconnues. Ses copains du lycée Renan, à Saint-Brieuc, ont été marqués par son ouverture au monde.
Un homme de conviction
Gilles avait des convictions, sociales, écologiques; il croyait en la primauté de l’art comme remède à bien des maux. Ces convictions se reflétaient dans son engagement au Syndicat national des journalistes (SNJ). Quand il s’emparait d’un sujet, pour un papier, ou une discussion, pas question pour lui de réciter le bréviaire. C’était un journaliste d’une très grande honnêteté intellectuelle. Doublée d’une curiosité sans barrières. Cela se reflétait dans son sens de l’humour, fin, souvent inattendu, désarçonnant.
Amoureux du théâtre et de la photo
Après Nantes et Saint-Brieuc, il avait posé ses valises à Rennes en 1998. Défenseur de l’art sous toutes ses formes, il lui était impossible de ne pas partager une émotion ressentie après un spectacle, un concert, une expo… Au service des lecteurs, et aussi des artistes. Parce que lui-même en était un. Comédien passionné par le théâtre forum et le théâtre de rue, il avait joué, plus jeune, dans des gares, des MJC, des écoles… Et même à Avignon et aux Tombées de la nuit, à Rennes.
Notre Monsieur Cinéma
Il avait aussi l’œil du photographe, la verve radiophonique et savait jouer de la caméra.
Cette « Gill K touch », on la retrouvait dans ses critiques de cinéma. L’amateur de metteurs-en-scène sensibles pouvait aussi prendre parti pour une comédie à gros budget, du moment que ce soit drôle. Il était lui-même le plus drôle d’entre nous.
Ouest-France, ses amis, s’associent à la peine de son épouse, Anne-Héloïse, de ses enfants, Numa et Lula, et de ses petits-enfants.