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Festival de Cannes. Qui remportera la Palme d’Or cette année ? Voici nos pronostics... |

Ebla Mari et Dave Turner dans The old Oak de Ken Loach. © SIXTEEN OAK LIMITED
Le nouveau Ken Loach, « The Old Oak », est un grand film mais les avis sont très partagés avant le verdict du jury du Festival de Cannes, samedi soir. « Ouest-France » livre ses préférences.
« The Old Oak » est le pub d’une ancienne cité minière du nord-est de l’Angleterre. Une petite ville dont le quotidien est perturbé par l’arrivée de réfugiés syriens. De ce point de départ, Ken Loach fait un grand film pour se demander si la classe ouvrière abandonnée et paupérisée est tentée par le rejet de l’étranger ou si la mémoire des luttes passées peut faire renaître la solidarité ? Un film maîtrisé, sans en rajouter, porté par Dave Turner et Ebla Mari.
Tant pis si Ken Loach a déjà eu deux palmes d’or, tant pis s’il a 86 ans. Il la mérite !
Ceci dit, cette année à Cannes, les avis sont très partagés. Il n’y a aucune évidence comme avec Parasite de Bong Joon Ho il y a quatre ans.

Bijou, le chien du film de Aki Kaurismäki, Les feuilles mortes, un autre très bon moment du festival, a obtenu la Palm Dog Awards. © REUTERS
Dans les vingt-un films en compétitions dans la catégorie reine, il faut néanmoins retenir « Les filles d’Olfa » (sortie le 5 juillet) de la Tunisienne Kaouther Ben Hania. Un documentaire, où jouent aussi des comédiens, qui raconte une mère dont deux filles ont basculé dans l’intégrisme. Un dispositif ambitieux mais réussi qui explore la reconduction de l’oppression des femmes ainsi que les crises adolescentes mêlées aux soubresauts du monde.
Dans les propositions marquantes de ce 76e festival, il y a eu aussi l’immersion intense dans le quotidien des urgentistes de New York de « Black Flies », avec Tye Sheridan et Sean Penn devant la caméra de Jean-Stéphane Sauvaire ; la parenthèse de joie de « Vers un avenir radieux » (28 juin) de Nanni Moretti ; ou l’exigeant mais très beau regard de Wim Wenders sur les invisibles de la société à travers le quotidien d’un homme-pipi de Tokyo, « Perfect Days » (29 novembre).
Les prix possibles pour les comédiens permettent également d’évoquer d’autres films. Sandra Hüller, accusée du meurtre de son mari, est remarquable dans « Anatomie d’une chute » (23 août) de Justine Triet. Elle est aussi dans « The Zone Of Interest » de Jonathan Glazer. Un film qui peut décevoir sur la durée mais où Sandra Hüller fait encore des merveilles en femme du chef du camp d’Auschwitz qui tente de vivre sa douce vie de famille comme s’il n’y avait pas un massacre quotidien à côté d’elle.
Du côté des hommes, Jude Law est lui aussi saisissant en Henri VIII sombre et sanguinaire dans « Le jeu de la reine » de Karim Aïnouz.
Le vrai palmarès ne sera toutefois révélé que samedi soir, en direct sur France 2.