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Les Machines font travailler 63 entreprises |

Le rêve fou des Machines de l'Ile de Nantes, parmi lesquelles l'éléphant géant, est aussi un projet industriel. Rencontre avec ceux qui y participent, enthousiastes.
Les associations La Machine et Manaüs, de François Delarozière et Pierre Orefice, font travailler en interne, dans une halle d'Alstom, entre 30 et 45 salariés. « Ce projet de 30 mois représente 116 000 heures de travail. » Ce projet poétique fou, unique, coûtera 4,8 millions d'euros (1). « La totalité du coût est investie dans l'économie de la métropole, précisent les deux auteurs. Nous travaillons avec 63 fournisseurs locaux. »
Les Machines, « qui sont aussi un défi industriel », ont mis dans le coup quatre entreprises partenaires : Chaillous, SFCMM, Siemens automatisme et EDF. Des sociétés présentes sur Nantes, qui s'impliquent « dans une aventure qui sort des cadres habituels », souligne Pierre Orefice. Une aventure qui donne du travail, « dont la finalité, complète François Delarozière, est de faire rêver les gens ».
Le premier éléphant, dont celui qui se construit actuellement est le frère-jumeau, nécessitait 18 manipulateurs pour être animé. « Maintenant, grâce à notre travail avec Siemens, un seul pilote pourra faire travailler les 60 vérins. » Et cela, sans que le naturel si touchant de l'éléphant soit altéré.
Charmés par la poésie du projet
Le projet d'arbre aux hérons (anciennement dénommé arbre aux oiseaux), qui sera installé en 2011 près de la Loire, à l'endroit de l'ancien Tripode, comportera 22 branches géantes. Une branche prototype est en cours de construction : « Comme dans la nature, aucune ne ressemble à une autre. » Cette complexité nécessite l'expertise de la SFCMM, leader régional du ceintrage à froid des tubes.
Chaillous, vieille entreprise métallurgique nantaise, est venue à la rescousse des deux auteurs. « Notre local explosait. Chaillous nous a proposé gratuitement un entrepôt de 2000 m2 à 200 mètres d'ici. Une aide inestimable », fait remarquer Pierre Orefice. EDF intervient aussi, en faisant un chèque annuel.
« Nous créons des objets comme ils sont dans la nature, explique François Delarozière. Des objets d'une complexité incroyable, d'où notre besoin de savoir-faire qui s'appuient sur le monde de l'industrie. » Un monde pris dans la logique marchande, qui retrouve avec les Machines des raisons de s'ancrer « à un défi sympa », surgi de l'imaginaire local. Une poésie que le monde de la création, déjà , nous envie. Comme le montre la visite, dans l'atelier des Machines, d'artistes et industriels issus de toutes les latitudes de la planète...
Isabelle LABARRE, Gaspard NORRITO.
(1) Le projet des Machines de l'Ile, qui sera présenté au public en juillet 2007, est pris en charge à 45 % par Nantes Métropole, 30 % par la Région et 25 % par l'Europe. L'Eléphant mobilise 2 millions d'euros ; la scénographie et la Galerie des machines 2,2 millions ; l'étude de l'Arbre aux hérons et la branche prototype, 0,6 million.