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VIDÉO. Nantes : ils réclament un toit pour les mineurs étrangers isolés... |

Ils viennent d’Afrique, ou du Bangladesh et se retrouvent à la rue car considérés ni comme mineurs, ni comme majeurs. © Photo Presse Océan-Pab
Le collectif « Mineurs non accompagnés 44 » organisait ce samedi 27 novembre un rassemblement, place du Bouffay à Nantes, pour alerter sur la situation des mineurs étrangers isolés qui se retrouvent sans solution d’hébergement.
Comme pour rappeler la situation de ces enfants et adolescents étrangers, il faisait un temps épouvantable à Nantes, ce samedi 27 novembre en fin de matinée.
Une pluie fine glaciale et un vent polaire balayaient les rues du centre-ville et de la place du Bouffay, où le collectif « Mineurs non accompagnés 44 » s’était donné rendez-vous (ils étaient une quarantaine). Vraiment pas une météo à dormir dehors… C’est pourtant le cas de nombreux enfants et adolescents étrangers isolés, qui se retrouvent sans aucune solution de logement.

Une quarante de personnes se sont rassemblées dans le centre-ville de Nantes pour dénoncer le manque de logements pour les mineurs étrangers isolés. © Photo Presse Océan-Pab
« Des jeunes à la rue, livrés à eux-mêmes »
Le collectif, qui compte notamment dans ses rangs Médecins du monde, en a accueilli environ 200 cette année. Ils étaient 180 l’année dernière et 240 l’année précédente. Entre ceux qui sont finalement reconnus comme mineurs, ceux qui deviennent majeurs et ceux qui dont on perd la trace, on suit au quotidien environ 80 jeunes »,
explique Mathieu Quinette, coordinateur du programme et membre de Médecins du monde. Pour eux, c’est un « no man’s land » : Ils n’ont pas été reconnus comme mineurs par le Conseil départemental lors d’une évaluation rapide, du coup ils ne peuvent bénéficier de l’aide sociale à l’enfance. Comme ils engagent un recours, qui prend en moyenne 8-9 mois, ils ne sont pas non plus considérés comme majeurs et ne peuvent donc profiter des services de l’aide d’urgence dédiée aux adultes via le 115. Ils se retrouvent donc à la rue, livrés à eux-mêmes
, résume Mathieu Quinette.
« On dort dehors »
Parmi eux, Alassan (15 ans) et Aboubacar (16 ans) qui viennent de Guinée, Cheikh (15 ans) originaire de Côte d’Ivoire ou encore Youssouf (15 ans) du Mali. On est en Europe depuis trois mois et à Nantes depuis un mois,
témoignent-ils. Nous avons fourni un extrait de naissance mais on ne nous a pas reconnus comme mineurs. Du coup, on ne reçoit pas d’aide, à part quelques couvertures, de quoi faire sa toilette ou manger un peu. Parfois on arrive à dormir à la gare, mais la plupart du temps on dort dehors.
« Les services sont saturés »
Au fur et à mesure, on voit ces jeunes dépérir,
regrette Mathieu Quinette. Ils sont victimes d’agressions, de violence, d’abus sexuels ou sont approchés par des personnes qui vont leur proposer des business qu’ils vont accepter pour survivre, se payer une nuit d’hôtel. Il est urgent que ces jeunes aient une solution de logement, mais le département et le 115 se renvoient la balle. Et à Nantes, surtout, la situation de l’hébergement est catastrophique. Les services sont saturés.
Mais le froid, lui, est bien là. Et pour de nombreux mois.