Une nouvelle galerie d’art s’implante à Nantes

La galerie Robet-Dantec dispose d’un espace parfaitement adapté pour une galerie d’art. Avec, pour premiers atouts, de belles surfaces murales, réparties en deux salles, et une hauteur de plafond frôlant les quatre mètres. Et l’ensemble est meublée avec goût, c’est-à-dire l’art de faire le plein avec du vide.  Pour moi, ce sont les œuvres seules qui doivent faire le mobilier », glisse Catherine Robet-Dantec, l’hôtesse des lieux.

De fait, la galerie distille une atmosphère sobre et minimaliste, où flotte comme un parfum de cube blanc.  J’ai tenu une galerie durant quatre ans à Belfort. Là, je tenais à m’installer à Nantes. Je dispose donc déjà de tout un réseau d’artistes au niveau national, indique Catherine Robet-Dantec. J’apprécie les travaux autour de l’espace et des paysages, avec particulièrement les œuvres sur papier. Mais nous exposerons aussi des créations en volume, de fer ou de verre, et aussi de l’art numérique. 

Dans un tel lieu, l’artiste Yann Bagot est à l’aise pour exposer ses grands formats, lesquels happent aussitôt le regard. Car de l’espace, il en a besoin, lui qui s’en imprègne en épousant la mer et ses mouvements, comme pendant sa résidence au Sémaphore de la pointe du Grouin, près de Cancale (Ille-et-Vilaine). Médiateur entre les éléments et son support, le dessinateur travaille essentiellement dehors, face à l’océan.  Je cherche à me pénétrer de l’instant pour me relier à ce qui m’entoure », dit-il.

Yann Bagot crée dans une posture genoux à terre, sur de grands papiers posés à plat à même le sol. Et s’il arrive de pleuvoir, gageons que l’artiste use des gouttes avec félicité, pour parfaire ses compositions. Car là réside son talent d’alchimiste, qui mêle eau, encre de chine et parfois des rajouts de sel.

 Je travaille la matière dans sa propriété liquide , spécifie le peintre dessinateur. Placé face aux éléments,  dans une dimension d’apparition du spectacle , Yann Bagot boit littéralement son sujet, en prélevant de l’eau de mer comme médium. L’artiste a aussi observé les flots de la mer Baltique, dans une station océanographique, dont il a tiré d’autres moyens formats.

Plus poétiques, cemux-là s’inspirent d’outils d’optique. Mais impulsées de Bretagne ou de Suède, les œuvres aqueuses de Yann Bagot sont surprenantes, dans leurs capacités à créer du relief, du mouvement et de la vie. Un magnifique travail en noir et blanc.

Jusqu’au 13 janvier, du mardi au samedi de 14 h à 19 h, à la galerie Robet-Dantec, 36, rue Voltaire, à Nantes.