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Un quartier marqué par la mort de Toko

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photo une marche silencieuse et pacifique avait réuni un millier de personnes deux jours après la mort de toko, en septembre 2008,à nantes. 1

Une marche silencieuse et pacifique avait réuni un millier de personnes deux jours après la mort de Toko, en septembre 2008,à Nantes. © Archives Marc Roger

En 2008, les habitants des Dervallières, à Nantes, avaient été bouleversés par la mort d'un enfant du quartier, Toko, 21 ans, tué en plein jour. Le procès des accusés débute aujourd'hui aux Assises.

Ce soir du 4 septembre 2008, c'est tout un quartier qui vacille en apprenant la mort de Toko. Des parents, des jeunes, des enfants assistent, stupéfaits, à la mort de l'un des leurs, en plein jour. Toko Botowamungu, 21 ans, vient de s'effondrer sous les balles, dans une rue des Dervallières. Une émotion collective s'empare des habitants. Ils ne réalisent pas. Une habitante confie : « Je n'aurais jamais cru que cela arriverait en bas de chez moi ». De mémoire de Nantais, on n'avait pas vu un tel déchaînement de violence dans une cité depuis longtemps.

La colère commence à monter, le soir même. Des voix s'élèvent déjà pour ethniciser le crime. Des mots violents sont prononcés, contre les Arabes. Ce discours se heurte à la réaction apaisante du père de la victime, cet homme très engagé dans la vie du quartier, qui écarte d'emblée toute velléité de conflit ethnique.

« Il faut éviter les amalgames. Mon fils avait une petite amie arabe et beaucoup d'amis maghrébins », confiait Kalomé Botowamungu au lendemain de sa mort. « Il nous a donné des leçons à tous », confie Ali Rebouh, adjoint au maire en charge du quartier. En 2008, l'élu n'était pas affecté aux Dervallières, mais celui qui a grandi dans le quartier garde un souvenir ému des paroles du papa. « Son attitude a permis d'apaiser la colère des habitants. Il a été d'une dignité exceptionnelle. » À la veille du procès, Kalomé préfère garder le silence. « Je crois en la force de la vérité », glisse-t-il.

Un collectif contre la violence

Dans les jours qui suivent le drame, le climat reste tendu dans la cité. Aujourd'hui, beaucoup s'accordent à dire que « s'il n'y a pas eu d'escalade de la violence, c'est grâce aux paroles de Kalomé ». Les habitants, plongés dans l'émotion, ont eu besoin d'espaces de communion collective, de paroles. Des veillées ont été organisées, chaque soir, à la maison de quartier. Une marche silencieuse a été suivie par un millier de personnes, de toutes origines ethniques. « Il y a eu un sursaut chez les habitants, fiers de leur quartier, qui prenaient conscience qu'il fallait créer du collectif pour s'en sortir », observe Johanna Rolland, adjointe au maire.

Un collectif s'est créé, les Amis de Toko. Il s'est employé à faire vivre sa mémoire, en organisant une cérémonie chaque année, dans la rue où il a été tué, devant la plaque réalisée par l'association. Et en tentant de lutter contre « cette violence banalisée ». Arnaud Kongolo, président du collectif qui réunit une centaine d'adhérents : « Nous avons créé ce collectif pour que cette violence gratuite ne se reproduise plus. Nous disons aux parents de ne pas laisser leurs enfants traîner dehors, ne pas répondre à la violence. »

Cet enseignant, habitant du quartier, considère que l'assassinat de Toko a « servi de leçon à pas mal de jeunes ». « Ce sont des choses qu'ils voyaient dans les films. Mais là, ce n'en était pas un. Même si la violence peut ressurgir à tout moment », ajoute Arnaud Kongolo.

Trois ans après, l'émotion est retombée. Mais la plaie risque de se rouvrir durant les dix jours du procès. 42 témoins doivent être appelés à la barre.

 

 
Vanessa RIPOCHE.   Ouest-France  

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