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Soupçonné d’avoir drogué une députée, Joël Guerriau peut rester sénateur : on vous explique pourquoi... |

Joël Guerriau, sénateur. © Archives Ouest-France
Parce qu’il n’a été ni jugé ni condamné et parce qu’il se dit innocent des faits qui lui sont reprochés, rien n’interdit au sénateur de continuer de siéger au Sénat. Mais la pression est forte. Ce lundi 20 novembre 2023, le Président du Sénat Gérard Larcher lui demande de renoncer à ses responsabilités à la chambre haute.
Malgré une mise en examen le vendredi 17 novembre et un placement sous contrôle judiciaire, Joël Guerriau est toujours sénateur, même si certains estiment qu’il n’a plus sa place au Palais du Luxembourg. Il est soupçonné d’avoir drogué la députée Sandrine Josso, avec l’intention d’abuser d’elle.
Présomption d’innocence
En l’état actuel, rien ne lui interdit de continuer d’exercer son mandat, même si une information judiciaire a été ouverte pour « administration à une personne, à son insu, d’une substance de nature à altérer son discernement ou le contrôle de ses actes, afin de commettre un viol ou une agression sexuelle » et « détention et usage de substances classées comme stupéfiants ». À ce jour, il n’a été ni jugé, ni condamné. Il est donc présumé innocent des faits qui lui sont reprochés.
Une innocence présumée qui n’a pas empêché son parti, Horizons, de le suspendre dès samedi. Le groupe dans lequel il siège au Sénat, les Indépendants (Centre droit), en a fait autant.
La demande insistante de Gérard Larcher
Joël Guerriau peut-il aussi conserver ses responsabilités de secrétaire du bureau du Sénat ainsi que sa vice-présidence de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées ? Là encore, d’un simple point de vue formel, « rien ne s’y oppose », comme le fait remarquer un de ses collègues sénateurs. « Mais il est peut-être plus judicieux qu’il ne vienne pas en ce moment, car ce qui se passe fait beaucoup de bruit dans les couloirs du Sénat. »
C’est aussi, en d’autres termes, ce que dit Gérard Larcher. Le président du Sénat aimerait visiblement que Joël Guerriau se fasse le plus discret et transparent possible. Dans un communiqué, ce lundi 20 novembre, il invite le sénateur de Loire-Atlantique à « démissionner de ses fonctions de secrétaire et de vice-président », ainsi qu’à « se mettre en retrait de toutes ses activités liées à son mandat de sénateur », compte tenu « du principe de dignité qui s’attache à l’exercice du mandat parlementaire ».