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Salaires, désertification médicale… Pourquoi les pharmaciens manifestent ce mardi ?... |

Pour l’instant, les syndicats n’appellent pas à faire grève ni à fermer les officines, mais à rejoindre les cortèges et rendre cette mobilisation visible, au moyen notamment d’affichettes dans les pharmacies et d’une pétition. Photo d’illustration. © FRANCK DUBRAY / OUEST FRANCE
Les pharmaciens, ainsi que les étudiants de la filière, manifestent ce mardi 21 novembre dans plusieurs villes de France pour réclamer à la fois des meilleurs salaires mais aussi une réforme du cursus universitaire, afin d’améliorer l’attractivité du métier. De nombreuses officines disparaissent chaque mois, alertent-ils.
Les syndicats de pharmaciens et d’étudiants en pharmacie appellent à manifester ce mardi 21 novembre, à Paris et dans une dizaine de villes, pour réclamer l’ouverture rapide de négociations conventionnelles afin de « compenser l’inflation » et pour la mise en œuvre d’une réforme attendue des études, rapporte l’AFP.
Organisées par l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) et soutenues par plusieurs organisations représentatives, dont la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), des marches sont prévues notamment à Bordeaux, Grenoble, Nancy ou Nantes. À Paris, les manifestants défileront de la faculté de pharmacie de Paris-Cité au ministère de Santé, en début d’après-midi.
Pour l’instant, les syndicats n’appellent pas à faire grève ni à fermer les officines, mais à rejoindre les cortèges et rendre cette mobilisation visible, au moyen notamment d’affichettes dans les pharmacies et d’une pétition.
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« 25 pharmacies » ferment chaque mois depuis janvier
L’affichette représente le rideau baissé d’une pharmacie pour alerter sur leurs difficultés économiques et le risque de désertification médicale, a poursuivi Philippe Besset, assurant que « 25 pharmacies » ferment chaque mois depuis le début de l’année et que la France a perdu 4 000 officines de 2007 à 2023, à 20 000 pharmacies aujourd’hui.
Dans le cadre des négociations conventionnelles, entre l’Assurance maladie et les pharmaciens — qui selon la profession tardent à ouvrir —, la FSPF réclame un milliard d’euros supplémentaires pour le budget à venir pour pouvoir augmenter les salaires, dans le sillage de l’inflation.
« Cela fait sept ans qu’on attend une réforme du troisième cycle d’études, nécessaire pour l’attractivité de la filière. Parallèlement, ça fait quatre mois qu’on attend l’ouverture des négociations conventionnelles, et on a décidé, étudiants et pharmaciens, de se soutenir », a expliqué à l’AFP Philippe Besset, président de la FSPF, premier syndicat des pharmaciens. « Le gouvernement ne remet pas en cause l’intérêt de ces sujets, mais il procrastine et cela devient insupportable », a-t-il ajouté.
Améliorer l’attractivité des études de pharmacie
Les étudiants veulent ainsi voir « avancer » la réforme du troisième cycle, qui doit leur apporter des conditions d’études plus attractives, avec une amélioration des indemnités de stage, de transports ou d’hébergement dans les déserts médicaux.
Selon l’Anepf, en deux ans, près de 1 500 places (1 027 en 2022 et 471 en 2023) sont restées vacantes en entrée d’études de pharmacie, à l’issue de la première année plus générale d’études de santé.
Selon un communiqué conjoint des organisations, la filière compte 120 000 salariés dans les officines.
Sans réaction du gouvernement, « le mouvement se durcira », prévient le président de l’USPO, Pierre-Olivier Variot.