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Pays d’Ancenis. Désensabler la crépine pour éviter la pénurie d’eau... |

Les travaux de désensablage sont réalisés par prévention. Le syndicat d’eau tient à rassurer : « Nous n’avons pas encore atteint le seuil critique. » © Ouest-France
La crépine qui alimente le réseau d’eau potable de 14 000 m³ d’eau, quotidiennement, est immergée sous 70 cm d’eau. Le seuil critique n’est pas atteint, mais, par prévention, des travaux de désensablement ont été menés la semaine dernière.
« Nous sommes sur le qui-vive », commence Frédéric Gingue. Le responsable des installations de récupération d’eau potable dans la Loire voit le niveau du fleuve descendre. « Il ne faut pas que ça passe en dessous de la crépine qui récupère l’eau, continue le responsable de Veolia. Pour l’instant, le niveau de l’eau est 70 cm au-dessus de la structure. En dessous de 30 cm, il va falloir qu’on installe un radeau. » Une solution de secours qui a déjà servi en 2006, lorsque la limite avait été atteinte. « Le radeau est déjà réservé. On en aura peut-être besoin pour septembre. »
La crépine, installée il y a sept ans, ne pompe pas l’eau, ce qui permet « d’éviter les pannes et de garantir un accès à l’eau », puisque la structure doit être en permanence immergée.
Des travaux de désensablage ont donc démarré en début de semaine dernière, pour baisser le mécanisme de prélèvement et gagner de la marge, en cas de diminution du niveau de la Loire. « Historiquement, c’est une zone qui ne s’ensable pas, c’est pour ça qu’on l’avait installée ici, dans le nid de la Loire. » L’absence prolongée de grande crue serait la raison de l’accumulation de sable. « On espère aspirer 30 m³ de sable en deux jours », déclare Antoine Gueron, directeur de développement chez Veolia. Trois agents s’activent autour de la crépine. Deux sont sur les bords de Loire et un plongeur oriente la pompe qui recrache le sable plus loin.

Des puits trop pollués
La commune d’Ancenis-Saint-Géréon dépend de cette ressource en eau. Quotidiennement, 14 000 m³ d’eau sont extraits de la Loire, pour alimenter le réseau en eau potable. Les restrictions d’eau indiquées dans l’arrêté anti sécheresse n’ont pas diminué la consommation, dans la commune. « Les prélèvements sont identiques. Les gens n’ont pas un comportement très citoyen », constate Frédéric Gingue. Étienne Foucher, président du Syndicat d’alimentation en eau potable qui gère la production de l’eau à l’usine d’Ancenis, note, malgré tout, une « prise de conscience. Aujourd’hui, c’est mal vu de nettoyer sa voiture au jet d’eau, en pleine sécheresse. Les mentalités évoluent. »
« La Loire est notre seule ressource », indique Étienne Foucher. Il y a une dizaine d’années, des recherches pour trouver de nouvelles ressources avaient été menées. En vain. « Nous sommes allés voir du côté des puits. Ils étaient bourrés de pesticides. C’est complètement inexploitable et ça prendra du temps avant qu’ils puissent l’être à nouveau », regrette Charles Fonteneau, vice-président du Syndicat. Il ajoute : « Les enjeux des prochaines décennies sont la ressource et la qualité de l’eau. »