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Au CHU de Nantes, des infirmiers anesthésistes en colère... |

Des infirmiers anesthésistes diplômés d’État ont manifesté devant l’Agence régionale de santé (ARS) ce mardi 9 novembre. © Photo Presse Océan
Malaise chez les infirmiers anesthésistes dont le diplôme et les compétences sont « menacés » par la création du nouveau statut d’infirmier en pratique avancée. Avec à la clé, des formations moins longues, donc des risques de pertes de compétences, et la menace de salaires nivelés par le bas, selon les intéressés.
Neuf opérations non vitales déprogrammées au CHU de Nantes. Le coup de colère des infirmiers anesthésistes diplômés d’État (Iade), qui ont été largement sollicités lors de la crise Covid, n’est pas passé inaperçu ce mardi 9 novembre. Une grève a été orchestrée à 7 h 30 du matin. Une opération « bloc mort » (« bloc » pour bloc opératoire), soutenue par la CGT au niveau national, visant à obtenirune juste reconnaissance de la profession et des compétences des agents concernés
.
Les urgences et la cancérologie sont assurées mais on n’a pas ouvert les salles de bloc opératoire ce mardi matin
, énonce Anne Deneuve, infirmière anesthésiste au CHU.
« Une garantie pour la qualité et la sécurité des soins des patients »
La raison du malaise ? Les infirmiers anesthésistes, qui comptent au total cinq années de formation entrecoupées de deux années de pratique professionnelle, affirment que leur diplôme et leurs compétences se trouvent menacés
par la création du nouveau statut d’infirmier en pratique avancée. Avec à la clé,des formations moins longues, donc des risques de pertes de compétences, et la menace de salaires nivelés par le bas
.
Notre formation d’Iade est axée sur quatre domaines de compétence complémentaires – les urgences, l’anesthésie, la réanimation, l’algologie
(traitement de la douleur, ndlr)– ce qui constitue une vraie garantie pour la qualité et la sécurité des soins prodigués aux patients
, souligne Anne Deneuve. Notre crainte, c’est que notre savoir-faire, reconnu par les instances internationales, soit démantelé et que notre métier disparaisse au profit de ce nouveau statut dont les formations sont non seulement plus courtes mais également différentes selon les instituts de formation… Les écoles d’Iade, elles, proposent le même programme d’enseignement et le même volume de stages.
La prise en charge globale d’un patient, notent les grévistes, est fondamentale
. Mais elle nécessite par définition d’avoir des compétences globales
.
Le CHU de Nantes compte près de 150 Iade. Une nouvelle assemblée générale est prévue mardi prochain pour décider de la suite du mouvement. Avec, en ligne de mire, une possible journée de grève supplémentaire.