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Agriculture. Ils produisent du chocolat 100 % nantais... |

Jean-Christophe Ribes et sa collègue (à gauche) responsables des serres du Grand Blottereau et Ivan (à droite) propriétaire de "Choc-hola", bar à chocolat nantais, à côté du cacaotier. © Ouest-France
Dans les serres tropicales du Parc du Grand-Blottereau à Nantes, un chocolat 100 % nantais a été fabriqué. Retour sur les coulisses d’une prouesse.
Un chocolat 100 % nantais, planté, cultivé, torréfié à Nantes, c’est le projet un peu fou de Jean-Christophe Ribes, responsable des serres tropicales du parc du Grand-Blottereau, employé par la Ville de Nantes. Il l’annonce, non sans une certaine fierté : « Il y a, je pense, d’autres cacaotiers qui poussent dans des serres en France, mais qui produisent du chocolat, ça nous sommes les seuls ! » En effet, peu d’horticulteurs se sont frottés à ce type de plantation, difficilement réalisable sous le climat français. Cet exploit n’a été possible que grâce au climat tropical qui est entretenu dans la serre, où poussent également vanille, gingembre ou jojoba. « Les cacaotiers s’épanouissent habituellement dans les pays tropicaux, mais ceux du Grand-Blottereau n’avaient rien produit depuis leur plantation, il y a quarante ans », explique Jean-Christophe Ribes. Mais en 2017, le miracle est bel et bien là : des « cabosses » ou fèves de cacao poussent. Cette prouesse donne une idée à l’horticulteur : pousser le processus de transformation de ces fèves de cacao pour obtenir un chocolat d’exception, le premier 100 % produit à Nantes.
Un processus complexe, qui a porté ses fruits
Jean-Christophe Ribes décide de contacter Ivan et Marion, qui ont fait du chocolat leur fond de commerce en créant le Bar à chocolat « Choc-hola » à Nantes. Ivan, mexicain de naissance, tient de son pays natal la connaissance du cacao et du chocolat qu’il va transmettre à Jean-Christophe car, comme il l’explique « Les Occidentaux, même s’ils consomment du chocolat, ne savent pas comment il est fabriqué ! ».
En 2017, ils récoltent treize cabosses. Mais ceci n’est que la première étape d’un long processus de transformation. Après fermentation et séchage sur des tamis, Jean-Christophe obtient 200 grammes de fèves. Trois semaines plus tard, ces fèves sont torréfiées par Ivan ; le résultat est enfin mélangé avec du sucre complet et formé en tablette. Presque un an après la récolte, le résultat est là. « Nous avons obtenu 180 grammes de chocolat 100 % nantais. Il a un arôme unique » , explique Ivan. Vient donc l’heure de la dégustation : ce chocolat nantais a un goût puissant, avec des notes végétales, qui restent en bouche. « Rien à voir avec les chocolats industriels », confirme Ivan.
180 grammes de miracle donc, une production modeste qui n’a malheureusement pas permis de commercialiser ce chocolat, mais Jean-Christophe Ribes et Ivan comptent bien poursuivre leur production et reproduire leur prouesse cacaotée lors de la prochaine récolte, aux alentours de mai 2019.
Les serres du Parc du Grand Blottereau sont situées sur le boulevard Auguste-Péneau à Nantes (tramway ligne 1 « Mairie de Doulon »). Visites possibles le mercredi à 15 h et les samedis, dimanches et jours fériés à 15 h et 16 h 30. Les visites sont gratuites.