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Producteurs cherchent consommateurs1 |

De gauche à droite, Patrice Hurel, Anthony Cariolet, maraîcher à Orvault, Michel Thuault et Michel Hardy, éleveur à La Chapelle-Heulin.
5 000 familles du département soutiennent des petits paysans. Mais ce chiffre stagne et les producteurs s'inquiètent.
Jusqu'à ces derniers mois, le mouvement des Amap (Associations de consommateurs pour le maintien d'une agriculture paysanne) était ascendant en Loire-Atlantique.
5 000 familles viennent chaque semaine, sur un lieu de distribution, chercher leur panier de produits (légumes de saison, pain, fromage, lait, miel, viande, etc.), préparé par des agriculteurs locaux.
Pas d'intermédiaires dans cet échange qui a permis à une agriculture de proximité de se développer.
« On compte aujourd'hui 150 producteurs distributeurs en Amap, souligne Patrice Hurel, membre de la fédération des Amap. Ce mouvement a encouragé de nombreux jeunes à s'installer dans les communes de Loire-Atlantique... »
Oui, mais voilà , la vague retombe. « Les listes d'attente de mangeurs sont terminées. On a aujourd'hui des producteurs, mais pas assez de consommateurs en face... »
La mode du bio et internet
En cause : la concurrence accrue des grandes et moyennes surfaces commerciales qui surfent sur la tendance bio. Autre paramètre, « la vente en ligne de paniers. Mais alors on n'est plus dans la même logique. C'est de la vente classique... » L'intérêt d'une Amap, c'est justement « la vente directe, en circuit court... »
Les producteurs font grise mine
Producteur en Gaec (Groupement agricole d'exploitation en commun) à Pannecé, Michel Thuault est « à 100 % en vente directe, entre les Amap et les marchés ». La concurrence ne lui fait pas peur. Ce qu'il craint, « c'est la manière dont elle se développe, avec le risque de s'éloigner du consommateur... » Michel Hardy, un autre producteur en Gaec, s'agace de voir qu'on « importe des produits bio dont on ne connaît pas la provenance », alors que les producteurs locaux sont ignorés. Pour ces paysans qui croient à une autre manière de cultiver et de consommer, « le bio business est incompatible avec le projet de société porté par l'agriculture biologique... » Et de renvoyer la balle dans le camp de ceux qu'on appelle les amapiens.