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Nos coeurs battent pour le Pays de Galles... |

Adrian Chess, un Gallois installé à Nantes, a pour mission de relancer le jumelage Nantes-Cardiff.
Dans le coeur des habitants de Loire-Atlantique, les joueurs gallois auront l'avantage dimanche. Surtout dans les onze communes jumelées.
Entre les bûcherons canadiens et les offensifs Gallois, les habitants de Loire-Atlantique ne devraient guère hésiter dimanche. Les coeurs vont battre pour l'équipe de Gareth Thomas, dont les joueurs ont été touchés par le chaleureux accueil reçu à Saint-Nazaire et Pornichet. Comme les autres départements de la Bretagne historique, le nôtre est lié depuis longtemps avec le pays du dragon. Ce n'est pas un hasard si le rugby s'est implanté très tôt dans l'estuaire de la Loire où arrivait le charbon gallois. Pas un hasard non plus si, en 1984 et 1985, trois comités de jumelages (Guérande, Le Pouliguen et Missillac), avec l'appui des cercles celtiques de la Presqu'île, collectèrent vivres, jouets et argent pour les mineurs en grève de la vallée de l'Ogwr, la région dont est originaire le capitaine des diables rouges.
Nantes réagit
Le département compte onze communes jumelées avec des communes galloises, parfois depuis un quart de siècle, comme Missillac et Le Pouliguen. On échange de part et d'autre de la Manche, de 40 à 80 personnes selon les communes. On s'invite aux mariages, on se reçoit. « De solides liens amicaux, presque familiaux, se sont noués. » Mais avec les années, « ça s'essouffle un peu », reconnaît Sautron. « Le jumelage vieillit » soupire Le Pouliguen. « Un vieillissement inquiétant », dit Saint-Philbert-de-Granlieu, même si la demande pour les cours d'anglais y reste toujours aussi forte. Vieillissement, difficulté à passer le relais, le constat revient souvent, avec des exceptions comme à Saint-Sébastien-sur-Loire où le comité de jumelage, à l'image de sa présidente (36 ans), affiche une remarquable jeunesse.
Nantes, où le jumelage déclinait, a décidé de réagir. L'an dernier, la municipalité a demandé à Adrian Chess, un Gallois installé ici depuis 25 ans, de relancer le jumelage avec Cardiff. Pins breton-gallois à la boutonnière, il organise, avec l'agence culturelle bretonne, le concert de ce samedi à Nantes (18 h 30-23 h 30, île Gloriette), réunissant musiciens gallois et bretons. Il a prévu aussi plusieurs expositions. L'avenir passe par la culture, au sens le plus large, pense le nouveau président du comité Nantes-Cardiff. « Les échanges culturels, c'est ça qui intéresse nos amis gallois. Cardiff est la capitale d'un pays fier de sa langue (1), de son identité. Elle ne veut pas être considérée comme une capitale anglophone. L'anglais n'est qu'un outil de communication, qu'on peut apprendre ailleurs. Il faut trouver d'autres centres d'intérêt que l'apprentissage de l'anglais. » Aux comités de s'emparer de la réflexion, peut-être avec l'aide du conseil général qui souhaite renforcer les liens, en particulier économiques, avec le pays de Galles. Son président accueille, samedi et dimanche, les représentants des 84 communes jumelées en pays de Galles et dans la Bretagne historique.
Marc LE DUC.
(1) Langue celtique (comme le breton) le gallois est langue officielle, traitée à l'égal de la langue anglaise. Son enseignement est obligatoire dans les écoles.