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Nantes. La protection de l’enfance en souffrance... |

Les professionnels de l’aide sociale à l’enfance (ASE) tirent la sonnette d’alarme. © Photo Presse Océan-Thierry Butzbach
En marge des Assises de la protection de l’enfance qui se sont achevées ce vendredi 25 juin à Nantes, les syndicats dénoncent le démantèlement d’un secteur en crise confié aux départements.
Après deux jours de débats à la cité de Congrès de Nantes, la 14e édition des Assises de la protection de l’enfance a clos ses portes hier sur l’intervention, en visioconférence, d’Éric Dupond-Moretti. Présent sur place la veille, le ministre de la Justice n’a cependant pas discuté avec l’intersyndicale (CGT, FSU, SUD,…) qui profitait de l’audience nationale de l’événement pour manifester à l’entrée contre le démantèlement
de l’aide sociale à l’enfance (ASE), une compétence que l’État a confié aux départements. Ce qui crée, en plus, de fortes distorsions entre les différents territoires.
Coquille vide
Les professionnels se disent très déçus par le projet de loi d’Adrien Taquet, le secrétaire d’État chargé de l’enfance, qui doit être présenté en première lecture à l’Assemblée nationale le 29 juin prochain. Ce n’est pas une réforme, c’est une coquille vide
», fustige Sophie Herlin-Martinez, de la fédération CGT des Services publics. Qui dénonce, pêle-mêle, la dégradation de la prise en charge des enfants avec la mise en concurrence par appels d’offres des établissements, l’hébergement des jeunes à l’hôtel faute de structures adaptées et le défaut de suivis qui pénalisent durablement des adolescents abandonnés à eux-mêmes le jour de leurs 18 ans. Toujours par manque de moyens et de professionnels en nombre suffisant. En Loire-Atlantique, il y a 270 mesures d’accompagnement à domicile ou de placements qui ne sont pas exécutés. Ça veut dire qu’on laisse des enfants en souffrance, voire en danger, sans soins appropriés
», déplore une assistante sociale.
Une prochaine journée d’action nationale du travail social est prévue le 30 septembre prochain.